Les Croix Fléchées en Hongrie - Ébredj Magyar !


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Kárpátia - Ébredj Magyar !


Le vrais sang ne trahis pas
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Quid de l'Angleterre ? De la France ?
Partez construire la reconquête de l'Europe en Terre Aryenne, le salut de notre race ne viendra pas de pays qui n'existent déjà plus depuis bien longtemps.


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Les Croix Fléchées en Hongrie
Sources : « Les fascismes inconnus », Défense de l’Occident, numéro spécial 81, avril-mai 1969, 111 pages.





La vieille Hongrie, avec ses structures archaïques, ses immenses propriétés, sa classe de nobles possesseurs d’immenses latifundia, sa bourgeoisie faible ou composée de Juifs et d’Allemands, avait connu, lors de l’effondrement de 1918, la surprenante dictature de Bela Kun.

Celui-ci, soutenu par une partie des Juifs et l’infime prolétariat urbain, instaure par un coup de surprise la République des Conseils. Celle-ci va durer 100 jours. Cent jours pendant lesquels se déchaîne la terreur rouge organisée par Szamvely et dont les tchékistes sont le plus souvent juifs. Faisant appel aux sentiments nationalistes des Hongrois, Bela Kun lance un appel à la lutte contre les Tchèques (qui s’emparent de la Slovaquie) et surtout contre les Roumains (qui occupent la Transylvanie). Mais les formations de Gardes rouges, d’abord victorieuses, sont battues finalement par les troupes roumaines, plus nombreuses et mieux équipées. Celles-ci entrent à Budapest, renversent le régime des Conseils et ne l’évacuent qu’après l’avoir copieusement pillée. Dans la Hongrie de l’Ouest, l’amiral Horthy a formé un gouvernement anti-bolchevique qui, aidé par les troupes de l’Entente, a réussi à refouler les Gardes rouges. Profitant de l’effondrement bolchevique, il s’installe à Budapest, tandis que sévit dans tout le pays la terreur blanche qui frappe les sympathisants du régime disparu, et en priorité, les Juifs.

Effrayés par leur expérience du pouvoir soviétique, les Hongrois vont se montrer désormais d’un anticommunisme irréductible, tandis que l’antisémitisme devient un phénomène quasi général dans de vastes couches de la population.

Le régime Horthy (régence sans roi) est conservateur voire réactionnaire, clérical et immobiliste au point de vue social. L’irrédentisme hongrois face aux pertes territoriales du Traité de Trianon subsiste, mais Horthy mène une politique prudente. L’accent reste mis sur l’anticommunisme.

Dans le pays, nobles, bourgeois, paysans, officiers de réserve créent de nombreuses associations pour éviter le retour aux événements de 1918-1919. Le général Julius Gombos organise le mouvement des Hongrois réveillés, qui dispose de milices, d’informateurs et de tout un service de sécurité. Les Hongrois réveillés n’hésitent pas à lancer des opérations terroristes contre les adhérents des partis de gauches. Gombos crée, comme paravent à l’association, le Parti chrétien national qui va devenir le premier parti politique, tandis que les Sections de sécurité nationale forment l’appareil para-militaire du parti.

D’octobre 1932 à octobre 1936, Gombos, devenu premier ministre, essayera de transformer la Hongrie en État fasciste, mais Horthy, trouvant que son ancien lieutenant est trop extrémiste, finira par le désavouer et appellera le banquier Imredy, lui aussi féroce antisémite (ce qui le gênera fort lorsque ses adversaires Croix fléchées prouveront que son arrière-grand-père était juif). Pour faire face à la montée nationale-socialiste, conservateurs et fascisants hongrois mettent sur pied un parti groupant toute la droite, le Magyar elet partja (Parti de la vie hongroise).

Mais qui sont donc ces nationaux-socialistes qui ébranlent la toute-puissance du clan conservateur hongrois ?



Ferenc Szálasi pendant une réunion des Croix Fléchées.


Le national-socialisme hongrois.

Parallèlement aux Hongrois Réveillés existait une autre organisation anticommuniste et antisémite, les Défenseurs des chrétiens de race du Comte Stefan Bethlen. En 1932, deux groupes dissidents de cette association formèrent les deux premiers partis nationaux- socialistes hongrois.

1 - Zoltan Böszörmény créa le Parti national-socialiste des travailleurs Hongrois, d’orientation nettement « gauchiste ».

2 - Zoltan Mesko, le comte Sandor Festetics, Istvan Baloogh et le comte Fidel Palffy formaient, eux, le Parti national-socialiste des travailleurs et paysans hongrois. Après de difficiles négociations, les deux mouvements s’unirent en un parti unique, le Parti national-socialiste unifié (Egyesült nemzeti szocialista partja. Le programme du nouveau parti fut exprimé dans un livre publié à Budapest en 1932 : « Az egyesült nemzeti szocialistapart programja » (Le programme du Parti bational-socialiste unifié). Ce programme, adopté sous l’influence de Böszörmény, prévoyait une profonde réforme agraire, le partage des grandes propriétés, une politique résolument antisémite et la récupération des terres perdues en 1918. Le monde ouvrier voyait ses problèmes abordés sur le plan résolument revendicatif, violemment anticapitaliste.

3 - En 1935, le Parti national-socialiste unifié obtint deux députés : Sandor Festetics à Enying et Istvan Baloogh à Debreczen. Les résultats étaient donc modestes, mais malgré la concurrence des Croix fléchées, le parti peut poursuivre son ascension, grâce à l’habile direction de Palffy.





Voici, maintenant le tour des Croix fléchées. Leur chef, le major Ferenc Szalasy, est un pur produit de la Première Guerre mondiale. Officier déclassé, ultra-nationaliste (bien que d’origine germano-slovaque), il est autant un chef mystico-religieux, qu’un responsable politique. Il va organiser son mouvement comme un ordre religieux (assez semblable à celui de la Garde de fer roumaine).

En 1933, pour convaincre les Hongrois de se rallier à son programme de rénovation nationale, il publie son premier livre : A magyar állam felépítésének terve » (Plan d’organisation d’État Hongrois).

Au printemps 1935, Szalasy crée un nouveau parti : Nenzeti akarat partja (Parti de la volonté nationale) et écrit le programme de celui-ci dans son “Mein Kampf” : Cél és követelések (But et revendications). Dès ses débuts, le parti des Croix fléchée (qui porte ce nom du fait de son insigne, la croix de saint Étienne fléchée) lance une action politique orientée vers le prolétariat, tant urbain qu’agricole.

Profitant de la faiblesse des partis de gauche, les Croix fléchées prennent leur place, s’infiltrent dans les syndicats, orchestrent les revendications prolétariennes. Dans toutes les entreprises, les Croix fléchées dirigent les grèves contre les capitalistes. Les cheminots, les postiers sont, très tôt, largement noyautés par les Chemises vertes de Szalasy. De nombreux ouvriers sociaux-démocrates passent à ce parti, infiniment plus dynamique que leur ancien parti.

Les Croix fléchées s’articulent en groupes de militants et formations para-militaires, où de nombreux éléments douteux s’infiltrent. Chaque CF se nomme « Frère », l’hymne du mouvement est Ébredj magyar (Debout Magyar), l’uniforme est la chemise verte, le chef, Szalasy, multiplie les invocations religieuses, appelant la bénédiction du Ciel sur sa croisade contre les Juifs et les bolchevicks.

Après deux voyages de Szalasy, à l’automne de 1936, en Allemagne, celui-ci, prenant conscience du potentiel révolutionnaire du prolétariat hongrois, accomplit un virage à gauche encore plus net.

On assiste alors à la naissance d’un fascisme « gauchiste », dont le succès populaire est rapidement évident. Le sous-prolétariat est pratiquement entre les mains des CF, le petit peuple des journaliers agricoles, des manœuvres est truffé de Chemises vertes, qui liquident les restes de l’implantation de la gauche.



Ferenc Szálasi avec l’organisation féminine des Croix Fléchées.


En 1938, les adhérents CF dépassent les 200 000 (tandis que le PNSU aligne une cinquantaine de milliers d’adhérents). Mortellement inquiets de la vague révolutionnaire fomentée par les CF, les réactionnaires de l’entourage de Horthy décident de briser le mouvement.

Sous l’inculpation d’être un semeur de troubles, Szalasy est arrêté en juillet 1938 et condamné à trois ans de prison. Mais sous la direction de son adjoint Kálmán Hubay, les CF volent de succès en succès. En mai 1939, malgré les pressions gouvernementales, les arrestations, les licenciements de travailleurs szalasistes, les Croix fléchées remportent une éclatante victoire. L’ensemble du camp national-socialiste qui va uni à la bataille obtient 25 % des voix : les CF ont 31 députés, le PNS unifié en a 18. Le nombre des adhérents dépasse cette année-là 250 000.

Mais rapidement, du fait de l’absence forcée de Szalasy, des luttes de tendance se produisent chez les CF Les éléments « radicaux » accentuent encore la propagande gauchiste et préparent presque ostensiblement un coup de force contre le régime Horthy.

Hubay, chef de l’aile droite, veut tenter une fusion avec le PNSU afin de contrebalancer l’influence des gauchistes, mais les premières négociations échouent au printemps 1940, du fait de la pression des gauchistes qui savent l’opération dirigée contre eux.

Finalement, alors que le parti atteint les 300 000 adhérents, Hubay fait exclure les gauchistes. Szalasy est libéré en août 1940 et en septembre 1940 l’accord se réalise entre les deux grands mouvements nationaux-socialistes. Ainsi naît le Mouvement national-socialiste hungariste de la Croix fléchée, dont le chef reste Szalasy.

Pour parer au départ des « radicaux » du parti et au mauvais effet produit dans les masses populaires par l’accord avec les « droitiers » de Palffy, les CF lancent la grande grève des mineurs, en octobre 1940, la plus puissante action prolétarienne hongroise, depuis les origines de la classe ouvrière dans ce pays.

Le succès populaire de la grève n’empêche pas les CF d’être en perte de vitesse. L’habile politique de Teleki, Premier ministre, les coupe de nombreux milieux bourgeois.

De plus, en automne 1940, Imredy, pour revenir au pouvoir, lance un nouveau parti fasciste, avec 26 députés, dissidents du parti gouvernemental (Magyar elet partja) : le Parti du renouveau hongrois. Le Parti du renouveau exerce une très forte attraction sur de nombreux membres des CF, déçus par l’incapacité de Szalasy à mener une action vigoureuse contre Horthy. Des négociations visant à une fusion des deux partis, faites à l’instigation des Allemands, échouent et l’hostilité ne cesse de grandir entre eux.

L’importance de la politique extérieure s’accroît sans arrêt depuis 1938 dans la vie des CF. L’alliance avec l’Allemagne permet d’effacer en grande partie le Traité de Trianon, mais les CF renâclent devant les exigences allemandes et ne sont pas des inconditionnels de l’alliance. Mieux, lorsque les Allemands attaquent l’URSS, Szalasy demande que la Hongrie reste neutre. L’habile manœuvre allemande de Kasice (de faux bombardiers russes attaquent la ville) entraînant la guerre, Szalasy se rallie, mais sans enthousiasme excessif, à la croisade contre le bolchevisme.





La guerre ne ranime pas l’élan CF, quoique les troupes engagées sont assez faibles. En automne 1941, les habiles manœuvres d’Imredy contre les CF sont couronnées de succès ; le PNSU avec Palffy fait scission tandis que de nombreux croix-fléchés passent à Imredy qui conclut un pacte avec le PNSU.

Du fait de nouvelles dissidences et changements divers, l’opposition de droite hongroise en 1943 est ainsi formée : Parti du renouveau : 25 députés ; Croix fléchées : 19 ; NS de Palffy : 13.

Le palais, siège des CF, avenue Andrasny est nettement moins fréquenté. Mais les replis allemands en Russie incitent les chefs de la nation hongroise à un décrochage de la guerre, du moins si les circonstances s’y prêtent. Par contre l’opposition de droite reste fidèle à l’alliance avec l’Allemagne. Il ne faut cependant pas croire qu’Imredy, Palffy ou Szalasy préconisent à cette époque des mesures radicalement différentes de celles d’Horthy et de son Premier ministre Bardossy. Face à la menace roumaine, les Hongrois (après l’écrasement de leur IIe Armée à Stalingrad) n’engagent que neuf divisions de sécurité à faibles effectifs (90 000 hommes) contre les partisans en Ukraine. Au contraire, le maréchal Antonesco, le plus fidèle et conséquent allié du Reich, après la destruction de 22 divisions roumaines à Stalingrad (IIIe et IVe armées), lève 18 nouvelles divisions pour poursuivre la croisade contre le bolchevisme. Les nationaux-socialistes hongrois, pour qui l’ennemi numéro un reste le Roumain plus que le Russe, ne font qu’une très timide campagne pour le renforcement de l’armée hongroise d’Ukraine. Mieux, lorsque l’état-major hongrois veut maintenir l’armée de renfort que vont extorquer les Allemands sur la ligne des Carpates et non au front, les CF soutiendront cette attitude.

La non-vassalisation des CF à l’Allemagne, à cette époque, explique que lorsque les Allemands, exaspérés par les atermoiements hongrois et qui, depuis le malheureux exemple italien se méfient profondément de leurs « alliés » s’installent en Hongrie en mars 1944, le nouveau gouvernement, imposé par les Allemands, ne comporte aucune CF. Le général Sztojay, germanophile notoire, ne fait appel qu’à des représentants de l’aile droite du Magyar elet partja, au Parti du renouveau et au Parti national-socialiste unifié. C’est alors que les deux ex-Croix Fléchés (« traîtres » d’automne 1941, passés à Imredy) Endre et Bakry sont chargés, comme sous-secrétaires d’État, d’organiser la déportation des Juifs. En accord avec le Höhere SS und Polizeiführer Winkelmann (chef suprême de la SS et de la Police), assurait la sécurité des arrières des 4 divisions allemandes occupant la Hongrie (8e division SS de cavalerie Florian Geyer, 16e SS de Panzergrenadiers Reichsführer SS, 18e SS de Panzergrenadiers Horst Wessel et 22e SS de cavalerie Maria-Theresia) et avec les services d’Eichmann, la gendarmerie hongroise effectue des dizaines de milliers d’arrestations.

Malgré leur antisémitisme déclaré, les CF ne participent pas à ces actions, le mouvement s’enfermant dans une hostilité feutrée à l’égard du gouvernement Sztojay. De plus, son nationalisme déterminé lui fait accepter difficilement l’occupation « alliée ».





Mais, la situation se dégrade très vite. Horthy, comprenant que ses tentatives de négociation avec les puissances occidentales n’ont aucune chance d’aboutir, prend langue avec les Soviets et prépare son passage dans le camp russe. Malheureusement pour ses projets, les Roumains le précèdent dans cette voie le 25 août 1944 et, dès lors, tout change. Pour les CF, l’ennemi héréditaire roumain est désormais l’allié de l’ennemi politique bolchevique. Il n’y a plus d’hésitation à avoir et les CF, flairant les intentions d’Horthy, concluent un accord avec le SD, dont les agents s’emploient à éviter la trahison du Régent.

Après les péripéties d’opéra-bouffe (enlèvement du fils d’Horthy, voyages quasi officiels à Moscou d’officiers hongrois, préparation non moins évidente du putsch CF), le 14 octobre 1944, le Régent, qui a nommé un fidèle, le général Lakatos, Premier ministre, prend la parole à la radio pour annoncer l’armistice. Aussitôt, Allemands et CF prennent leurs contre-mesures.





Un commando SS de Skorzeny s’empare du palais du Régent et le fait prisonnier. Des unités de SS Polizei du SS obergruppenführer Winkelmann prennent position aux points stratégiques. Les milices Croix fléchées foncent sur leurs objectifs. Le major Lazlo Ferenczy occupe la radio qui émet, entre des marches militaires hongroises et allemandes, sans arrêt le message de Szalasy : « Face au danger russe éternel et pour la sauvegarde de la civilisation chrétienne et occidentale, la Hongrie continue la lutte aux côtés de ses frères d’arme allemands ». Szalasy se proclame « Régent de la Nation », Imredy et Bardossy, ralliés de la dernière heure, forment un nouveau gouvernement que va dominer la Croix fléchée. Les résistants de gauche, dirigés par le major de réserve Bajcsy-Sillinsky (du Parti des petits propriétaires) et regroupés dans le Front hongrois de l’indépendance, tentent un contre-putsch. Le commandant de la gendarmerie Norbert Orendi liquide le complot et abat Bajcsy-Sillinsky. Les conjurés survivants passent devant le « Tribunal des règlements de compte » CF qui les condamne à mort.

Tandis que de furieux combats se livrent en Transylvanie, qu’une partie de la 1re armée hongroise avec le maréchal Bela von Dalnoki-Miklos passe aux Russes et qu’un soulèvement communisant est écrasé à Keskemet, le régime CF s’installe.

Malheureusement pour lui, Ferenc Szalasy se révèle comme ce qu’il a toujours été, une sorte de prophète mystique, sans aucune qualité de chef d’État. Réfugié rapidement dans l’Ouest de la Hongrie, il se limite à travailler sur des projets de réforme populaire, totalement utopiques à cette époque. La direction réelle du mouvement passe aux « durs », qui, sous le slogan Kitartos (« Résistance »), veulent mobiliser le peuple hongrois contre les rouges.





Devant les atrocités commises par les Russes, le sentiment national se révolte. Des troupes roumaines occupant la Transylvanie, le motif est suffisant pour qu’un vaste mouvement d’adhésion au régime Szalasiste se produise. De 100 000 (printemps 44, les 2/3 des effectifs s’étant alors retirés), les Croix fléchées passent à plus de 200 000. Le major Ferenczy met sur pied une forte milice de Chemises vertes. Dans le cadre de l’organisation de l’État, Audor Jaross (ancien leader de la minorité hongroise de Slovaquie et député à Prague jusqu’en 1938) devient ministre de l’Intérieur et laisse les mains libres à la gendarmerie, dont les chefs (Naoas, Fekethelmy, Czeidner et Orendi) raflent des milliers de Juifs, malgré certaines réticences de l’état-major CF. Son adjoint, Gabor Vajna, chargé des questions de police, donne la direction de ses services à l’un des « durs » CF, Peter Hain, qui entreprend l’extermination de l’opposition. Pour renforcer l’effort de guerre de la nation, encore trop insuffisant, Emil Kovarcz, autre leader CF, prend la tête d’un ministère pompeusement baptisé « Mobilisation de toute la nation en vue de la guerre totale » (et dont les résultats seront infiniment plus modestes que le titre…). Un abbé excommunié pour son extrémisme, l’abbé Kun est chargé du contrôle de l’Église catholique, fort réticente, malgré son anticommunisme, à l’égard du régime.

Mais les Russes continuent leur ruée en avant et encerclent, le 13 décembre 1944, la capitale. Dans la ville encerclée, ou règne rapidement l’anarchie, le « Frère » Ervin Csyky, jeune homme de 27 ans, reçoit le commandement des milices CF, tandis qu’Ernö Vajwa est nommé commissaire du gouvernement.

La coordination entre les divers organismes chargés de la défense de la capitale se fait fort mal. Après un intermède de quelques jours de Winkelmann, le SS obergruppenführer Pfeffer-Wildenbruch, chef du IXe SS Gebirgskorps (Corps SS de montagne de volontaires croates), reçoit le commandement de la défense de Budapest. Csyky commande, plutôt mal que bien, les milices du parti, le général Kalandy, pro-Croix fléchée, la gendarmerie, tandis que le général Ivan Hindy, chef du 1er corps d’armée de la Honved (armée hongroise), commande les troupes régulières (dans un esprit peu favorable aux CF).





La défense de Budapest est mal organisée, chaque autorité refuse de collaborer avec les autres, Honved et Chemises vertes finissent par échanger des coups de feu. Des extrémistes veulent massacrer les Juifs de la ville, mais les autorités CF, en les mobilisant, finissent par leur éviter ce sort.

Les milices CF se battent très courageusement, les combats pour Budapest seront (avec Varsovie, Okinawa et Stalingrad) les plus durs de toute la Seconde Guerre mondiale. Mais les actes de pillage, d’ivrognerie, voire de désertions se multiplient. Les trois divisions SS qui forment l’armature de la résistance : 8e SS de cavalerie (reichsdeutsche et volksdeutsche), 22e SS de cavalerie (volksdeutsche de Hongrie et volontaires Croix fléchées), 33e SS de cavalerie Szent-Istvan (Volksdeutsche de Hongrie et volontaires CF) tiennent avec vaillance mais les divisions de Honved commencent à lâcher pied.

Les assauts des troupes germano-hongroises pour dégager la garnison échouent pendant tout le long du mois de janvier 1945.

Comprenant que la situation est désespérée, malgré les réticences de Pfeffer-Vildenbruch, les éléments les plus acharnés des défenseurs (et spécialement les CF, menacés de mort en cas de capitulation) décident de briser l’encerclement soviétique.





Le 13 février, une horde de dizaines de milliers d’hommes, souvent accompagnés, de leurs familles (dans le cas des miliciens CF), sous la foi de la fausse annonce de la percée des sauveteurs de la 11e armée, se ruent à l’assaut des forces russes. Un épouvantable massacre se produit, l’artillerie fauche des vagues entières se jetant dans une sorte de charge suicidaire contre les lignes bien fortifiées des russo-roumains. Seuls 785 hommes (soldats de la 60e division d’infanterie Feldernhalle, 8e et 22e SS, et quelques CF) pourront forcer l’encerclement et gagner les lignes allemandes.

Le soir même, Pfeffer-Wildenbruch capitule, tandis que les Russes « vident » la capitale, le nombre des prisonniers n’étant pas à la mesure des difficultés rencontrées dans ce siège de deux mois.

La minuscule « Hongrie Nationale » de Ferenc Szalasy décrète un deuil national, mais elle est frappée à mort.

Les Allemands ont beau repartir à l’attaque (VIe SS Panzerarmee du SS oberstgruppenführer Sepp Dietrich) à la fin mars, le régime des Croix fléchées vit ses dernières heures.

La puissante contre-attaque soviétique balaie les divisions de Waffen SS et, en même temps, les lambeaux de territoires encore aux mains de l’administration Croix fléchée.





Le gouvernement Szalasy s’enfuit à Vienne, bien que ses troupes continuent à combattre courageusement contre l’ennemi. La 26e division Waffen SS Hunyady (formée de volontaires hongrois) se bat en Pologne, puis en Poméranie contre l’Armée rouge. Les restes des divisions CF et les débris des 14 divisions de la Honved, restées fidèles à Szalasy forment barrière en avant de Vienne et le long du front croate.

Vienne tombe le 4 avril, tandis que le gouvernement Szalasy tombe aux mains des Occidentaux, qui le livrent au nouveau régime hongrois. Tandis que la majorité des forces szalasistes sont internées en Autriche, des bandes CF tentent de mener une guérilla contre les Russes dans une Hongrie presque totalement dévastée.





Les ministres szalasistes passent en jugement devant le Tribunal du peuple à Budapest et sont, tous, condamnés à mort. En janvier 1946, face au Danube, Szalasy, Bardossy, Imredy, Vajna, Ferenczi, Hubay, Hain, Kovarcz et d’autres sont pendus. Szalasy meurt bravement, revêtu d’une chemise verte, en faisant le salut fasciste.

Une épuration extrêmement dure frappe les CF et tous les autres nationaux-socialistes. Des centaines de militants sont exécutés, des dizaines de milliers d’autres sont internés dans des camps de concentration. Toute possibilité d’action ultérieure est rapidement brisée, bien que des bandes subsistent pendant un certain temps.

Spéculant sur la présence de nombreux juifs dans les cadres du Parti communiste (qui joue le premier rôle dans la coalition gouvernementale) les CF clandestins réussissent à monter un pogrom à Kiskumandaras en 1946. Pour en finir, Imre Nagy, ministre de l’Intérieur, est remplacé par l’extrémiste Lazlo Rajk, qui réussit à briser l’action des partisans proches des CF. Dans l’émigration, les premiers réseaux se reforment en Allemagne, en Autriche, en Italie, voire en France ou ceux USA. L’ex-abbé Kun crée le journal Kitartos (« Résiste »), qui tente de regrouper les CF en exil.

Mais les Chemises vertes rescapées ont beaucoup de mal à se mettre d’accord et les querelles de personnes continuent au sein des groupes péniblement constitués.

S’il existe encore des CF en exil, leur rôle est pratiquement terminé. Cependant certains d’entre eux pourront participer au soulèvement de Budapest. Le régime Kadar donnera des détails assez précis sur les agissements de certains anciens Waffen SS hongrois parmi les « Combattants de la liberté ». Mais il semble pas que ce rôle ait pu être bien considérable.





Jugement sur les Croix fléchées

Le mouvement des Croix fléchées est suffisamment original pour permettre une étude intéressante sur le « Fascisme de gauche ». En effet, le fascisme hongrois est d’origine populaire et a des composantes proches de celles du communisme. Les Croix fléchées recrutent dans le prolétariat et non pas seulement dans la bourgeoisie.

Mieux encore, les CF ne se limitent pas à recruter des éléments prolétariens isolés, « atomisés » par le premier stade de développement, mais aussi des ouvriers groupés dans des syndicats « de gauche », et qui passent de ce fait au fascisme. L’implantation du fascisme devient telle que celui-ci est capable de diriger de grandes luttes ouvrières par ses propres moyens. L’incapacité des organisations de gauche à encadrer le prolétariat explique ce succès. Face à l’aristocratie et aux milieux financiers, les Croix fléchés, lors de leur plus grande extension, réussissent, comme le voulait leur programme, à grouper toutes les diverses classes du peuple autour de leur mouvement.

Le fascisme « de gauche » ne peut prendre le pouvoir, malgré sa force propre, que grâce à l’aide des Allemands. Ceci tient à la fois à la force du régime Horthy, soutenu par tous les conservateurs et réactionnaires hongrois et à la faiblesse de caractère de Ferenc Szalasy, homme très mou et influençable, ballotté par les différentes fractions du parti. L’incapacité du chef CF ruine aussi les efforts de son régime pour créer une Hongrie nouvelle. Les événements militaires n’auraient, de toute façon, pas permis les réformes rêvées par les plus idéalistes des Croix fléchées.

nyilas.jpgL’idéologie très pauvre des Croix fléchées explique que leur doctrine fut un activisme, bien qu’un grand nombre d’intellectuel, se soient rangés sous les bannières des Chemises vertes.
Mais cette faiblesse idéologique explique la facilité avec laquelle nombre de CF furent récupérés par les communistes (le premier appel au ralliement de ceux-ci fut lancé par Mattias Rakosi, pourtant lui-même d’origine juive) et devinrent de fidèles serviteurs du nouveau régime. La vérité oblige à dire que ce ne fut cependant pas le cas de la majorité CF, qui devint ainsi l’une des fractions des parias du régime.




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