Edouard Drumont - La tyrannie maçonnique


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Edouard Drumont - La tyrannie maçonnique
Nos maitres

Je crois rendre service au pays en publiant cette brochure sur la Franc-Maçonnerie. Elle n'a pas la prétention d'être complète ; ce n'est pas une brochure, ce n'est pas un volume, c'est dix volumes qu'il faudrait pour écrire l'histoire de la Franc-Maçonnerie, ou plutôt pour dégager la part qui revient dans l'histoire de ces deux derniers siècles à cette association véritablement extraordinaire.
Si la Franc-Maçonnerie touche, en effet, par certains côtés aux derniers confins de la niaiserie et de la bêtise, elle semble aussi, si l'on en juge par l'influence politique exercée, dirigée par des chefs invisibles qui seraient d'une intelligence supérieure; peut-être même la supériorité de leur intelligence consiste-t-elle simplement dans la connaissance qu'ils ont de la bêtise humaine.
Quoiqu'il en soit, cette fois encore, je me suis proposé seulement de mettre sous les yeux des lecteurs des éléments d'appréciation en leur laissant le soin de conclure, en leur fournissant uniquement un thème de pensée.
Je souhaite môme que mes lecteurs soient plus heureux que moi et comprennent ce qu'il y a au fond de la Maçonnerie. Quant à moi, j'avoue ne pas pouvoir m'expliquer la conception intellectuelle et morale à laquelle peut répondre la Maçonnerie actuelle.
Dès que l'esprit s'arrête à cette organisation maçonnique, on est comme frappé de stupeur. Toutes les contradictions, toutes les hypocrisies semblent réunies pour faire de cette œuvre l'institution la plus bizarre, la plus incohérente, la plus difficile à définir qu'il soit possible d'imaginer.
Voilà des hommes qui prétendent combattre toutes les manifestations religieuses qu'ils traitent de mômeries. Et ces hommes émancipés ont recours à un cérémonial enfantin qui rappelle les peuples sauvages; ils ont tout un attirail d'ustensiles, d'attributs, de cordons qui ressemblent étrangement aux grigris et aux amulettes des Botocudos et des Cafres adorateurs de Manitous...
Voilà des hommes qui se prétendent des chercheurs de lumière, qui dans leur jargon baroque emploient incessamment le mot de lumière, « l'initiation à la lumière, le F.-, a recula lumière, la lumière du 3e appartement. »
Et ces hommes s'enveloppent de l'obscurité la plus profonde et du mystère le plus impénétrable. Ils font « tuiler » afin de s'assurer que la Loge est à couvert. Ils ont des mots de passe et des mots de ralliement qui doivent rester inconnus de la foule.
Et ce sont ces cachottiers et ces ténébreux qui accusent les autres d'obscurantisme !
Voilà des hommes qui posent pour les champions de la liberté et de la tolérance et qui préparent infatigablement dans leurs Loges des mesures de persécution, qui déclarent eux-mêmes, en s'en vantant, que toutes les lois d'oppression ou de spoliation ont été mises, sous le maillet avant d'être imposées au gouvernement.
Il y a là quelque chose qui confond mon entendement.
Évidemment, et je crois que cette brochure, après tant d'autres, ne laissera pas de doute sur ce point — la Maçonnerie est un instrument entre les mains de quelques politiciens sans scrupules qui se servent des naïfs pour arriver à satisfaire leurs convoitises. Il est bien naturel que ceux-là n'aient aucune honte à prostituer les nobles mots de liberté et de tolérance.
Cette explication, cependant, ne me satisfait pas entièrement, je l'avoue, et ne me donne pas le mot de l'énigme maçonnique.
En dehors des politiciens de profession, il y a, parmi les vingt-cinq mille Francs- Maçons, des hommes qui peuvent ne pas être d'une intelligence très élevée mais qui, recrutés pour la plupart dans la classe moyenne, ont encore une certaine culture, peuvent assembler deux idées de suite.
Comment ces hommes ne sont-ils pas saisis de l'illogisme, de l'absurdité, de l'iniquité odieuse des actes qu'on leur fait commettre ?
Comment ne se trouvent-ils pas ridicules à leurs propres yeux en réclamant pour eux le privilège d'être une société secrète dans laquelle personne n'a rien à voir et en refusant aux autres citoyens le droit de s'associer comme ils l'entendent, de se grouper selon leurs opinions et leurs croyances ?
On comprend que des ouvriers, auxquels le travail manuel laisse peu de loisirs pour lire et pour méditer, se laissent entraîner par quelques rhéteurs possédant un certain bagout, que des êtres qui sont des impulsifs ou des instinctifs ne s'aperçoivent pas toujours des pièges que leur tend la Juiverie.
Tel n'est pas absolument le cas des Francs-Maçons. S'ils sont, pour la plupart, de la race gobeuse et moutonnière que les malins conduisent par le bout du nez, quelques-uns, cependant, doivent être en état de se rendre vaguement compte de ce qu'ils font ou plutôt de ce qu'on leur fait faire. Comment expliquez-vous que ceux-là ne se lèvent pas pour dire à leurs camarades :
« Ce que nous faisons est tout simplement ignoble. Notre raison d'être, la mission que nous nous sommes assignée, a toujours été de protester contre toutes les tyrannies, de revendiquer les droits de l'homme, c'est-à-dire la liberté de croire ou de ne pas croire, de penser à sa guise, de faire élever ses enfants comme il vous plaît. En refusant ces droits aux autres et en pesant sur le gouvernement pour faire adopter toutes les mesures de persécution et d'ostracisme, nous sommes ou des coquins ou des grotesques. »
Parmi ces vingt-cinq mille Maçons, il en est certainement dix ou quinze mille qui sont capables d'apprécier les ravages exercés par les Juifs, qui ont plus ou moins souffert des grandes escroqueries financières de ce temps, qui ont vu leurs parents ou leurs amis en souffrir. Pourquoi ces hommes ont-ils laissé les Juifs devenir les maîtres souverains dans les Loges ? Pourquoi se sont-ils abaissés volontairement à n'être plus que les domestiques des Juifs ?
Voilà les réflexions que je me suis faites et que mes lecteurs se feront probablement comme moi en parcourant cette brochure dont le seul mérite est d'être un résumé de la question maçonnique. Tous les faits mentionnés, tous les discours cités sont absolument exacts et, c'est un devoir pour moi, que de remercier mon ami et excellent collaborateur de Boisandré qui a eu l'obligeance de recueillir dans les publications maçonniques beaucoup de détails inconnus du grand public sur le fonctionnement de cette association singulière où l'on conspire sans cesse contre la liberté des autres.
Quant à moi, tout en m'associant à la courageuse campagne entreprise par Jules Lemaître et poursuivie par lui avec tant d'énergie et de talent, je ne demande pas qu'on supprime la Franc-Maçonnerie.
Je veux simplement, comme tous les citoyens qui ont conscience de leurs droits, que l'on fasse cesser cette anomalie monstrueuse, cette inégalité déshonorante pour ceux qui la subissent :
Une société secrète affirmant arrogamment. sa puissance, constituant, en quelque sorte, un corps dans l’État, donnant ouvertement des ordres au gouvernement, intervenant sans cesse dans les affaires publiques, tandis que les autres associations sont menacées ou interdites. Tous les Français hors la loi, les Francs- Maçons au-dessus des lois, tel est le spectacle, extravagant et abominable à la fois, auquel nous assistons depuis bientôt trente ans. Il faut que ce spectacle cesse et si tous les citoyens honnêtes savent vouloir, il cessera.....

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