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Comte de Saint-Aulaire
Geneva versus peace
Chapter 3
1936
De Beaupoil Auguste-Félix-Charles - Geneva versus peace.pdf
http://www.balderexlibris.com/index.php … rsus-peace
Le témoignage du comte de Saint-Aulaire, présenté par René-Louis BERCLAZ
Le fait que la grosse presse ne cesse de proclamer urbi et orbi que les révolutions arabes devraient être favorables à lavènement de régimes véritablement démocratiques dans ces ex-dictatures, conditions sine qua none pour que ces populations en marge du progrès puissent enfin bénéficier des bienfaits des Droits de lhomme et du Fonds monétaire international (FMI), devrait plutôt nous inciter à rechercher quelques précédents historiques susceptibles déclairer notre lanterne sur les dessous de certains bouleversements politiques : sur la voie du progrès pour tous, un train peut en cacher un autre.
A la fin de 1936 et au terme dune grande carrière diplomatique, le comte de Saint-Aulaire, ambassadeur de France, publiait « Genève contre la Paix », où cet observateur professionnel rapportait les déclarations faites en sa présence par un grand banquier juif de New York dans un café de Budapest, capitale dune Hongrie libérée, que le Juif Béla Kuhn venait densanglanter par une atroce révolution bolchévique. La banque dont il est question ici est la Banque Kuhn, Loeb & Cie de New York, dont les dirigeants étaient Jacob H. Shiff, Otto H. Kahn, les frères Paul et Félix Warburg. Le témoignage du comte de Saint-Aulaire vient à point compléter le récit des frères Tharaud sur la révolution judéo-bolchévique hongroise (Quand Israël est roi), en nous montrant que ces révolutions sanguinaires, sorties du ventre fécond de la Première guerre mondiale, ne sont nullement des phénomènes spontanés. La période révolutionnaire en Hongrie ne dura que cent jours ; il était pourtant possible den tirer sans attendre une leçon cinglante et définitive que dautres mettront des décennies à apprendre : certes, il ne fallait pas « désespérer Billancourt », afin que le prolétariat ne comprenne pas trop vite que les lendemains enchanteurs promis par les paradis soviétiques ne sont pas vraiment radieux. Quant au financement des révolutions rouges par le grand capital apatride, mieux valait ne pas en parler afin de ne pas troubler les bonnes volontés des porteurs de valise et autres idiots utiles à lavènement du Grand soir universel.
Cest bien en toute connaissance de cause que les très démocratiques Puissances occidentales ont laissé faire, pour ne pas dire quelles ont contribué, par une coupable complaisance, au génocide du peuple russe par des méthodes systématiques, et cela pendant presque trois-quarts de siècle. Le régime de Béla Kuhn succomba après une promenade militaire menée par larmée roumaine et il en aurait été de même pour le régime soviétique en Russie si les gouvernements anglais et français navaient pas trahis les armées blanches au début des années vingt. Le fameux « Livre Noir du communisme », publié en 1997 sous la direction de Stéphane Courtois, enfonçait des portes ouvertes et napprenait rien à personne, sauf à ceux qui préférèrent nier la réalité révélée à lépoque, entre autres, par les frères Tharaud et le comte de Saint-Aulaire.
René-Louis BERCLAZ
http://www.balderexlibris.com/index.php … -de-combat
Cette situation explique comment les alliés masqués de Béla Kuhn étaient demeurés à Budapest après sa déroute et comment on pouvait les rencontrer à la table des missions interalliées dont certains dailleurs étaient membres, ce qui leur était très commode pour laccomplissement de leur autre mission. Ils sablaient aussi joyeusement le Tokay chez les Alliés que chez Béla Kuhn et quand ils avaient bu plus que de petits enfants ne buvaient de lait, leurs langues se déliaient. Nombre de révolutionnaires Juifs expulsés de Hongrie y étaient revenus après larmistice, sous luniforme américain, et ce sont leurs rapports à Wilson qui inspiraient la politique des Alliés en Europe centrale.
Jai retenu les propos dun de ces augures dont je fus le voisin de table à un de ces dîners internationaux qui sont la meilleure école et le plus dangereux écueil de la diplomatie. Il était devenu un des directeurs dune grande banque de New York, une de celles qui finançaient la révolution bolchevique. Mais ce nétait pas un de ces banquiers scellés au sol comme un coffre-fort, selon le mot de Louis-Philippe sur Casimir Perrier. Il avait du « plafond » dans sa spécialité et le crevait volontiers pour atteindre des régions supérieures.
En bon Oriental, il sexprimait par images auxquelles, en cérébral, il donnait des prolongements intellectuels. Un convive lui ayant demandé « comment la Haute Finance pouvait protéger le bolchevisme, ennemi de la propriété immobilière, condition de lindustrie bancaire, comme de la richesse immobilière qui lui est non moins nécessaire », notre homme préposé au ravitaillement des sans-pain, vida un grand verre de Tokay, prit un temps, en tirant une bouffée de son énorme cigare à cinq francs-or, et dit : « Ceux qui sétonnent de notre alliance avec les Soviets oublient que le peuple d'Israël est le plus nationaliste de tous les peuples, car il est le plus ancien, le plus uni, le plus exclusif. Ils oublient que son nationalisme est le plus héroïque, car il a résisté aux plus terribles persécutions.
Ils oublient aussi que cest le nationalisme le plus dur, le plus immatériel, puisquil a subsisté à travers les siècles en dépit de tous les obstacles sans le support dun territoire. Il est cuménique et spirituel comme la papauté. Mais il est tourné vers lavenir au lieu de lêtre vers le passé et son royaume est ici-bas. Cest pourquoi il est le sel de la terre ce qui ne lempêche pas dêtre, comme on le dit sur le boulevard, le plus dessalé des nationalismes, cest-à-dire, le plus décanté, le plus dépouillé »
Quelques convives ayant accueilli ces derniers mots par un sourire mal réprimé, ce Sage de Sion y répondit par cette glose : « Quand je dis le plus dépouillé, jentends que notre nationalisme est le plus buvable de tous, celui qui a le plus de bouteille, celui que les autres peuples absorbent le plus facilement avec délices et sans mal aux cheveux. Pour en venir au sel, connaissez-vous le précepte des saleurs de morue ? Je lai appris sur le banc de Terre Neuve. Le voici : trop de sel brûle la chair, pas assez la corrompt. De même pour lesprit et pour les peuples. Nous appliquons ce précepte sagement, ainsi quil convient, le sel étant lemblème de la sagesse.
Nous le mêlons discrètement au pain des hommes : nous ne ladministrons à doses corrosives que dans des cas exceptionnels, quand il sagit de brûler les débris dun impur passé, comme par exemple dans la Russie des tsars. Cela vous explique déjà un peu pourquoi le bolchevisme nous agrée : cest un admirable saloir pour brûler non pour conserver. Mais en dehors et au-dessus de ce cas particulier, nous communions avec le marxisme intégral dans lInternationale, notre religion, parce quil est larme de notre nationalisme, arme tour à tour défensive et offensive, le bouclier et le glaive.
Le marxisme, direz-vous, est aux antipodes du capitalisme qui nous est également sacré. Cest précisément parce quils sont aux antipodes lun de lautre quils nous livrent les deux pôles de la planète et nous permettent den être laxe. Ces deux contraires, trouvant comme le bolchevisme et nous, leur identité dans lInternationale. De plus ces deux contraires qui sont aux antipodes de la société comme de la doctrine, se rejoignent dans lidentité de la même fin : la rénovation du monde par en haut, cest-à-dire par le contrôle de la richesse et par en bas, cest-à-dire par la révolution.
Pendant des siècles, Israël a été séparé de la chrétienté, refoulé dans le ghetto, afin de montrer aux fidèles ce quon appelait les témoins de lancienne foi, dans un abaissement qui, disait-on, était lexpiation du déicide. Cest ce qui nous a sauvés et, par nous, sauvera lhumanité. Nous avons ainsi conservé notre génie et notre mission divine. Cest nous aujourdhui les vrais fidèles. Notre mission consiste à promulguer la loi nouvelle et à créer un Dieu, cest-à-dire épurer la notion de Dieu et à la réaliser quand les temps seront révolus. Nous lépurons en lidentifiant à la notion dIsraël devenu son propre Messie, ce qui en facilitera lavènement par notre triomphe définitif. Cest notre Nouveau Testament.
Nous y réconcilions les rois et les prophètes, comme David le prophète-roi ou le roi-prophète, les réunissant en sa personne. Nous sommes rois pour que les prophéties saccomplissent et nous sommes prophètes pour ne pas cesser dêtre rois ».
Là-dessus, ce roi-prophète but un autre verre de Tokay.
Un sceptique lui fit cette objection : « Ce Messie dont vous êtes les prophètes et les apôtres, ne risquez-vous pas den être aussi les martyrs ? car enfin, si dépouillé que soit votre nationalisme, il dépouille parfois les autres peuples. Si vous méprisez la richesse, vous ne la dédaignez pas, ne serait-ce que comme moyen non de jouissance, mais de puissance. Comment le triomphe de la révolution universelle, destructrice et négatrice du capitalisme, peut-il préparer le triomphe dIsraël, arche sainte de ce même capitalisme ? »
« Je nignore pas que Jéroboam a fondé à Dan et à Béthel, le culte du Veau dOr. Je nignore pas non plus que la révolution est, dans les Temps modernes, la grande prêtresse de ce culte, la plus diligente pourvoyeuse de ses tabernacles. Si le Veau dOr est toujours debout, son piédestal le plus confortable est le tombeau des Empires, et cela pour deux raisons : dabord la révolution nest jamais quun déplacement de privilèges, partant de richesses. Or ce qui nourrit notre Veau dOr, ce nest pas la création de richesses, ni même leur exploitation, cest surtout leur mobilisation, âme de la spéculation. Plus elle change de main et plus il en reste dans les nôtres. Nous sommes des courriers qui touchons des commissions sur tous les échanges, ou si vous préférez, des péagers qui contrôlons les carrefours du globe et percevons une taxe sur tous les déplacements de la richesse anonyme et vagabonde, que ces déplacements soient des transferts dun pays à lautre, ou des oscillations entre les cours. A la calme et monotone chanson de la prospérité nous préférons les voix passionnées et alternées de la hausse et de la baisse. Pour les éveiller, rien ne vaut la révolution si ce nest la guerre, qui est une forme de révolution. En second lieu la révolution affaiblit les peuples, les met en état de moindre résistance contre les entreprises étrangères. La santé de notre Veau dOr exige la maladie des Nations, celles qui sont capables de se développer par elles-mêmes. Nous sommes au contraire, solidaires des grands Etats modernes comme la France, les Etats-Unis, lAngleterre, lItalie, représentés à cette table, qui nous ont accordé une généreuse hospitalité et avec qui nous collaborons pour le progrès de la civilisation.
Mais prenez par exemple la Turquie davant-guerre, « lhomme malade » comme lappelaient les diplomates. Cet homme malade était un élément de notre santé car il nous prodiguait des concessions de toutes natures, banques, mines, ports, chemins de fer, etc.
Toute sa vie économique nous était confiée : nous lavons si bien soigné quil en est mort, du moins en Europe. En nous plaçant du point de vue terre-à-terre de laccumulation des richesses en vue de laccomplissement de notre mission, nous avons besoin dun autre homme malade. Ceût été déjà une raison suffisante en dehors de considérations plus élevées, pour inoculer le bolchevisme à lancienne Russie. Elle est maintenant lhomme malade daprès guerre, beaucoup plus nourrissant que lEmpire Ottoman et qui se défend encore moins. La voici à point pour un autre festin. Ce sera bientôt un cadavre, nous naurons que la peine de le dépecer ».
A lautre bout de la table, un coreligionnaire, enfant terrible de la synagogue, guettait le moment de placer son mot : « On nous prend pour des rapaces, nous sommes plutôt des charognards ».
Oui, si vous y tenez, répliqua le confesseur de la loi nouvelle. Mais ajoutez que nous le sommes pour le bien de lhumanité, pour sa santé morale, comme dans les pays où la voirie est rudimentaire, dautres oiseaux le sont pour la salubrité publique. Ajoutez aussi que notre dynamisme essentiel utilise les forces de destruction et de création mais utilise les premières pour alimenter les secondes. Quétaient des pays comme lancienne Turquie, lancienne Russie, et même à une moindre échelle lancienne Hongrie avec son régime féodal et ses latifundia ? Ils étaient des membres paralysés qui gênaient tous les mouvements du monde ; ils étaient des embolies de lEurope qui pouvait en mourir, des caillots de sang oblitérant des vaisseaux vitaux. En les dissolvant nous les restituons au courant circulaire du corps tout entier. Si au cours de lopération giclent quelques gouttes de sang liquéfié, pourquoi nous en émouvoir ? Cest le prix infime dun immense bienfait. Quelquun a dit que « nous sommes révolutionnaires parce que nous sommes conservateurs de nous-mêmes.
Dans laménagement du monde nouveau, nous prouvons notre organisation pour la révolution et pour la conservation par cette destruction, le bolchevisme, et par cette construction de la Société des Nations, qui est aussi notre uvre, lun étant laccélérateur, lautre le frein de la mécanique dont nous sommes le moteur et la direction. Le but ? Il est marqué par notre mission. Israël est une nation synthétique et homogène. Elle est formée déléments épars dans toutes les parties du monde mais fondus à la flamme de notre foi en nous-mêmes. Nous sommes une Société des Nations (SDN) qui résume toutes les autres. Cest ce qui nous qualifie pour les réunir autour de nous. On nous accuse den être les dissolvants. Nous ne le sommes que sur les points réfractaires à cette synthèse dont la nôtre est lexemple et le moyen. Nous ne dissocions la surface que pour réveiller dans les profondeurs les affinités qui signorent. Nous ne sommes le plus grand commun diviseur des peuples que pour en devenir le plus grand commun fédérateur. Israël est le microcosme et le germe de la Cité future.
Source : http://www.propagandes.info/product_inf … ions-p-769
Last edited by DejuificatorII (03-03-2014 14:41:55)
Nous serons toujours là.
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