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La pédophilie et l'affaire du Coral
Pédophilie et provocations policières
LE VILAIN MANÈGE DU CORAL
par Vincent ACKER
Le Crapouillot - La pedophilie et l affaire du Coral.pdf (10.27 MB)
http://www.balderexlibris.com/index.php … pedophiles
http://www.histoireebook.com/index.php? … pedophiles
Claude Sigala (à gauche)
Le mercredi 13 octobre 1982, une escouade de gendarmes prend position autour dune vieille ferme dAimargues, dans le Gard, à quinze kilomètres de Nîmes. Rapidement lordre dassaut est donné et les forces de lordre sélancent. Après avoir fouillé consciencieusement chacune des pièces de la maison principale ainsi que les bâtiments annexes, les gendarmes retournent sur Montpellier, emmenant avec eux trois personnes qui seront interrogées par des policiers de la brigade des stupéfiants et du proxénétisme. Ils ont effectué le déplacement tout exprès... Lidentité des trois personnes interpellées sera donnée un peu plus tard : il sagit de Claude Sigala, trente-neuf ans, directeur de centre, dAlain Chiapello, trente-cinq ans, médecin psychiatre et de Jean-Noël Bardy, vingt-six ans, éducateur.
Cette affaire ne tardera pas à avoir un nom : Coral ! Un nom qui lui va à merveille car ce scandale pluridirectionnel va bientôt se muer en règlement de comptes.
Et lon verra sy mêler, dans un grouillement répugnant, pédophilie, homosexualité, corruption de fonctionnaire, chantage auprès de ministres bien en cour, tentative de déstabilisation et pressions politiques en tout genre...
Avec, pour parachever le tout, lintervention de policiers verreux qui vont, sur ordre, tenter de compromettre on dit moins élégamment : de mouiller plusieurs journaux dopposition. Au cours de lenquête, on va sapercevoir en effet, et ce nest pas le moindre des paradoxes, que la pédophilie et lhomosexualité, qui motivèrent initialement les recherches, cèdent la place, sous les projecteurs, à la production dun faux grossier qui servira de mobile pour saisir un confrère et ruiner de réputation un ministre.
Mais, pour bien comprendre tous les épisodes plus ou moins tortueux de ce scandale, il convient de procéder avec la minutie dun horloger franc-comtois.
Des sympathies à gauche
Le mercredi 13 octobre, donc, les policiers investissent et passent au peigne fin le centre Coral dirigé par Claude Sigala.
Créé en 1976 grâce à un don de la Fondation de France et à un prêt consenti par le Crédit Agricole, le centre Coral a pour but laccueil et la protection de jeunes handicapés. Il se veut un endroit privilégié pour enfants autistes et débiles plus ou moins fortement atteints, où tous les troubles du comportement y seraient soignés, de la psychose profonde à la toxicomanie juvénile en passant par la délinquance primaire, considérée comme une « maladie ».
A lorigine de ce genre détablissements, les « lieux de vie », un homme, Claude Sigala. Une quarantaine dannées, le visage rond sur fond de cheveux bouclés, un rien négligé et portant par prédilection le pantalon de velours côtelé sans âge et sans forme, le « docteur » Sigala est lanimateur du Coral et des autres centres qui ont vu le jour sous son impulsion.
Le programme de Sigala et de ses amis : faire sortir les handicapés du cadre « institutionnel » hôpital ou maison spécialisée en établissant des « rapports privilégiés entre éducateurs et malades ».
Il sagit en vérité dun des nombreux avatars du courant antipsychiatrique né dans les années soixante et « récupéré » en mai 68. Aux murs de lasile, on opposera les bras accueillants du thérapeute aux traitements agressifs, la parole compréhensive aux règles dautorité traumatisante, lépanouissement par l improvisation .
Il convient de noter que si les principes qui inspirent ce genre dendroit sont généreux, ils peuvent aussi couvrir de nombreux abus. De fait, les centres attirent rapidement tout ce que la féconde famille des « psy » compte de ratés à la compétence douteuse, de marginaux qui y trouvent le gîte et le couvert... et bientôt, comme on lapprendra, damateurs de chair fraîche aux arrière-pensées rien moins quéducatives...
En infiltrant le milieu des thérapeutes, en « théorisant » à qui mieux mieux, ces derniers se sont érigés bientôt en école de pensée. Et, comme il se doit, se sont dotés de moyens dexpression et de communication : la revue « Possible » entre autres, qui fait lapologie des amours pédérastiques, et tout le circuit du CRA (Collectif des réseaux alternatifs).
Larrivée au pouvoir en mai 1981 de François Mitterrand et des socialistes donne à Sigala et à ses émules des idées de grandeur. En effet, certaines de ses relations occupent maintenant des postes importants dans certains ministères. Jean-Pierre Rosenczveig, par exemple, appartient au cabinet de Georgina Dufoix, secrétaire dEtat à la famille.
Grâce à certaines interventions, un groupe de travail est mis sur pied après lélection présidentielle pour proposer aux DDASS (Directions départementales des affaires sanitaires et sociales) une intégration autrement dit, une reconnaissance officielle des quarante centres du type Coral.
Au moment où lon arrête Claude Sigala, le dossier dintégration se trouve sur le bureau même de Georgina Dufoix : laccord, on le voit, naurait pas tardé à intervenir.
Mais alors, que viennent chercher les policiers parisiens dans cette ferme provençale, et qui les envoie ?
On le saura très vite, niais pas grâce aux policiers qui gardent un mutisme troublant. En fait les forces de lordre interviennent dans le cadre dune commission rogatoire délivrée par le juge Michel Salzmann, magistrat instructeur à Paris, sur plaintes de parents denfants vivant au Coral et sur la foi dune dénonciation détaillée. Motif : « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de quinze ans et excitation de mineurs à la débauche ». En investissant le Coral les policiers espèrent donc trouver des preuves, des photos, des documents, obtenir des témoignages.
Le juge Salzmann, qui dirige officiellement lenquête, est une figure. Ce jeune magistrat, dune pugnacité sympathique nest pas dénué dambition. Or, il sent dès le début que son dossier est explosif et risque, sil ne fait pas long feu, de faire parler de lui. Homme daction plus que de réflexion il va mener son enquête tambour battant, ne reculant devant aucun moyen ni aucune pression. Sa conduite personnelle, on le verra plus tard, nest pas innocente ni exempte dirrégularités. Un casse-cou le juge Salzmann ? Plutôt deux fois quune.
Lenquête policière se déroule dans une atmosphère de secret très inhabituelle, même pour une affaire de moeurs. Impossible en effet à la presse, dans ces premiers jours, de connaître le mobile réel de ces arrestations. Mais le fait est que, très rapidement, cette sordide affaire quitte son cadre provençal pour rejoindre la capitale, puisque dès le 16 octobre Michel Salzmann demande que les trois prévenus soient déférés dans son cabinet parisien. Il désire les entendre personnellement.
Le 18 octobre, cest chose faite ! Mais les informations sont toujours tenues sous le boisseau. Ce que lon sait, cest quavant dentrer dans le cabinet du magistrat, Claude Sigala hurle son innocence, se prétend lobjet dune machination. Mais le juge a déjà pris sa décision et, sur la base des éléments denquête recueillis à Aimargues par les policiers de la brigade de répression des stupéfiants et du proxénétisme aux ordres du commissaire Riou, il inculpe les trois éducateurs et décide leur incarcération immédiate.
Le Coral, installé au mas dAimargues, près de Montpellier,
tirait son nom dun vague manège. Mais le rodéo commencera à Paris,
dans le cabinet du juge dinstruction ...
Last edited by LouSomPauII (16-06-2011 15:01:03)
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Le professeur duniversité René Shérer, théoricien de la «dépénalisation».
Il sera lun des premiers inculpés.
Les marginaux se mobilisent
Larrestation de Claude Sigala et des deux autres inculpés connaît un début de célébrité. Tous ses amis décident en effet de « monter » à Paris dans la semaine qui suit afin dexiger sa mise en liberté. On commence des grèves de la faim, des comités de soutien se constituent à Montpellier, à Lyon, à Paris, ainsi que dans des capitales étrangères.
Le ban et larrière-ban des marginaux se mobilise. Ils vont même, un moment, sattirer la sympathie active dun psychiatre de renommée internationale, grand signeur de pétitions devant lEternel, Félix Guatarri. Comment ne serait-on pas indigné par ce nouveau coup de la « répression » : certains parents denfants confiés au centre ne viennent-ils pas plaider en faveur des inculpés ?
Pourtant, chez le juge dinstruction, Jean-Noël Bardy reconnaît sêtre livré lui-même à des attouchements envers des pensionnaires du Coral tout en précisant que ces pratiques faisaient partie de la thérapie utilisée dans les « lieux de vie ».
Et puis, le 19 octobre, nouveau coup de théâtre. Le juge Salzmann prononce trois nouvelles inculpations. Conformément aux réquisitions du parquet, Gérard Durand, musicien, trente-sept ans, professeur de flûte à bec, est inculpé dattentat à la pudeur et dexcitation de mineurs à la débauche par le juge Salzmann. Il est écroué immédiatement. Quant aux deux autres inculpés, il sagit de Willy Marceau, vingt et un ans sans profession, et de René Schérer, professeur duniversité à Paris-VIII.
Dans le Gard, non loin du Coral, les enquêteurs sont toujours à la recherche de Jean-Pierre Lannez. Il aurait été vu dans la région mais les policiers ont perdu sa trace.
Pendant ce temps, à Paris, une nouvelle inculpation a été prononcée, celle de Jean-Claude Krief. Nous reviendrons sur ce personnage ambigu : cest par lui que le scandale arrive.
Or, le 19 octobre, Jean-Claude Krief est arrêté à son domicile et écroué, et le juge Salzmann ny est pour rien. Le responsable de ses malheurs présents, sinon à venir, est le juge Etienne Guilbaud qui linculpe de « violation des dispositions du contrôle judiciaire ». Ce contrôle judiciaire lui avait été signifié en juillet 1982 après une affaire descroquerie et de falsification de chèques.
Jusquici, en dépit du silence obstiné de la police et de la justice, le dossier du Coral se présente comme une banale affaire de moeurs. De ballets bleus aurait-on dit autrefois. Avec lentrée en scène de Krief entrée apparemment sans rapport avec lintrigue ce nest plus un Feydeau graveleux qui est à laffiche, mais Ionesco. Et ce nest pas linculpation, le lendemain 20 octobre, du frère de Jean-Claude Krief pour tentative de chantage à légard dun membre du gouvernement qui semble pouvoir éclaircir ce superbe imbroglio.
Et pourtant...
Au soir du 21 octobre la situation est la suivante : le juge Michel Salzmann a inculpé six personnes pour attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de quinze ans et une personne pour « tentative de chantage ». Pendant ce temps, un autre juge dinstruction inculpe le témoin numéro un de cette affaire pour violation du contrôle judiciaire.
Le 22 octobre, le magistrat instruisant laffaire du Coral fait sortir Jean-Claude Krief de la prison de la Santé, où il est incarcéré depuis deux jours. Pendant plus dune heure et demie que dure lentretien, le jeune homme réitère ses accusations.
Le 26 octobre, Mr Jean-Jacques de Felice, Alain Ottan, François Roux et Michel Tubiana font la déclaration suivante au nom de leurs clients inculpés, qui exigent quune mesure identique soit prise à lencontre de leur dénonciateur : « Nous demandons notre mise en liberté provisoire ainsi quune confrontation entre Krief et nous, et, compte tenu des déclarations de ce dernier qui se révèlent pour certaines mensongères, quil soit inculpé. La défense tient à réaffirmer quen létat du dossier et contrairement aux allégations mensongères et diffamatoires de certains, dont elle ne manquera pas par ailleurs de tirer les conséquences, aucune photo pornographique ne figure dans la procédure à notre charge. »
Le même jour, le juge Salzmann entend une deuxième fois Claude Sigala qui proteste toujours de son innocence. Lentretien dure plus de trois heures. Celui du docteur Chiapello, lui aussi inculpé pour les mêmes motifs, ne durera lui quune heure... dans une ambiance beaucoup plus calme.
Le 25 octobre 1982, le comité de soutien aux inculpés du Coral donne une conférence de presse.
Lindignation des marginaux ne résistera pas à certains aveux.
Le Tout-Paris chez le juge
Le 29 octobre 1982, nouveau coup de théâtre. Jean-Claude Krief entend se rétracter et évoque une machination politique. Me Vergès, son avocat, prétend que le dénonciateur aurait subi des pressions afin de discréditer certains membres du gouvernement.
Le même jour, le docteur Alain Chiapello, arrêté le 13 octobre en même temps que Claude Sigala et Jean-Noël Bardy, est relâché. Le juge a accepté cette mise en liberté mais a refusé celle des deux autres inculpés.
La presse peut désormais reprendre certaines informations selon lesquelles le Coral était un lieu de pédophilie notoire. Des témoignages affluent et semblent conforter la thèse du juge Salzmann.
Dans la confusion des rumeurs, les bruits les plus insensés se mettent à courir les salles de rédaction. La cohorte des exhibitionnistes de tout poil encombre les centraux téléphoniques. Notre confrère « Témoignage Chrétien » livre à ses lecteurs des récits denfants qui auraient été malmenés. La femme du directeur du Coral intervient auprès du journal pour linciter à la prudence.
Le 5 novembre 1982, les avocats de Sigala et de Bardy déposent une nouvelle demande de mise en liberté en faveur de leurs clients. Cette demande comme lautre sera rejetée cinq jours plus tard par le juge Salzmann.
Quarante-huit heures ne sont pas écoulées que surviennent de nouvelles inculpations. Cette fois cest le tour de Roger Auffran, directeur de la revue « Possible », ainsi que de Philippe Robert, un ancien pensionnaire du Coral. Mêmes motifs que pour les premiers inculpés : « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de quinze ans et incitation de mineurs à la débauche ». Cest chez Auffran que les enquêteurs ont retrouvé des lots impressionnants de clichés pornographiques. Quant aux liens entre ce dernier et Claude Sigala ils existent depuis très longtemps. En effet, « Possible » assure la diffusion de certains articles du CRA (Collectif des réseaux alternatifs) qui regroupe les différents « lieux de vie » dont Claude Sigala est le président.
Le 18 novembre : confrontation entre les deux protagonistes de cette affaire, Jean-Claude Krief, dun côté, et Claude Sigala de lautre. Le juge Salzmann prétend que la rétractation de Krief ne modifie en rien son dossier puisque ce dernier ne repose pas sur ses déclarations mais sur dautres éléments obtenus au cours de lenquête. Le même jour les avocats de la défense demandent que le juge soit dessaisi du dossier au chef dirrégularité. En effet, Michel Salzmann aurait donné son accord pour que Krief se rende aux Pays-Bas avec un policier de la BSP afin de retrouver des photos pornographiques qui auraient été prises au Coral. Or, en acceptant cette démarche le juge aurait violé, lui aussi, le contrôle judiciaire dont Krief était lobjet.
Cétait à ce moment-là que Krief va être inculpé pour laffaire du Coral proprement dite.
Il est en effet accusé davoir volé un formulaire de procès-verbal dans les locaux de la police et davoir fabriqué un faux procès-verbal afin de le revendre.
Le 22 novembre, le juge Salzmann procède à laudition de diverses personnalités du Tout-Paris.
Sauf le respect quon doit à sa personne et à ses fonctions, le juge Salzmann semble atteint dune forme aiguë de la « maladie du soupçon ». Dautant quil a affaire, avec Krief, à un dénonciateur jamais à court dimagination.
Lécrivain Gabriel Matzneff en fait les frais, même sil ressort libre du cabinet du juge, puisque « Le Monde » le « décharge », peu après de sa chronique. Il y perdra ainsi, par pusillanimité, un collaborateur plein dhumeur et dhumour, denrées assez rares au quotidien de la rue des Italiens.
Le lendemain, le juge Salzmann procède à laudition de trois jeunes garçons dont les accusations seraient en réalité le point de départ de cette enquête. Tous trois auraient effectué un séjour dans le centre de Claude Sigala.
Le 6 décembre, la chambre daccusation de la cour dappel de Paris, présidée par Louis Gondre, confirme lordonnance du juge Salzmann qui avait refusé la mise en liberté de Claude Sigala et de Jean-Noël Bardy.
La chambre daccusation, à nouveau sollicitée pour une demande de mise en liberté de Claude Sigala et des divers inculpés de laffaire Coral, rendra sa réponse le 17 janvier. Entre-temps, le juge Salzmann inculpe Marie Krief, elle aussi, dattentat à la pudeur. A la différence de son mari, elle reste en liberté.
Hélas pour la défense, la chambre daccusation de la cour dappel de Paris confirme une nouvelle fois les refus des mise en liberté prononcés par le juge Salzmann.
Le 10 février, nouvelles inculpations. Cette fois, il sagit de violation du secret de linstruction. En effet, certaines pièces ont été dérobées au dossier et ont été publiées dans la presse, ou lues sur certaines radios libres. Cest lavocate de Claude Sigala, Me Auerbacher, qui est inculpée par M. Jean Gourlet. Avec elle, Jean Lapeyrie, animateur du « Comité actions prisons justice », inculpé de violation de secret et outrage à magistrat dans lexercice de ses fonctions.
Encore un fait étrange, ces deux derniers inculpés ont choisi pour avocat, Me Jacques Vergès, qui assurait pourtant au début de cette affaire la défense de Jean-Claude Krief.
Finalement, la chambre daccusation décidera la remise en liberté de Claude Sigala le 23 février 1983, soit après quatre mois de détention. Cette libération passera tout à fait inaperçue. La première affaire du Coral se termine en eau de boudin. Le juge a des convictions, pas de preuves. Il est établi que certains animateurs du Coral se livraient sur des mineurs à des pratiques homosexuelles ; des « personnalités » étaient au courant certaines y ont participé. Cest tout.
La suite dans le pdf ci haut...
Voir aussi :
Pédophiles - B. Dejager, J.-C. Gallien, J. Lang & J. Burckardt
Viols d'enfants la fin du silence
Trafic de femme, La traite des blanches
Témoignage des enfants du juge Roche
Pedo - Affaire Coral - Gloria TV
http://www.youtube.com/watch?v=G3adyT2tHLc
Roger Holeindre - Université FN été 1998
http://www.youtube.com/watch?v=KLNoFFquRkA
Last edited by LouSomPauII (16-06-2011 17:00:46)
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Confidences ...
"Je prenais leur petite tête, comme cela et han ! han ! Suce morveux !