Ernest Bosc - Histoire nationale des Gaulois sous Vercingétorix


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Ernest Bosc et L. Bonnemère
Histoire nationale des Gaulois sous Vercingétorix


Dans nos lycées, dans nos collèges, dans tous nos établissements d'instruction, les professeurs semblent prendre à tâche d'exalter et de glorifier César, le grand perturbateur romain, le destructeur de l'indépendance nationale de nos pères.
D'après ces maîtres, les Gaulois n'étaient que des sauvages, ne possédant aucun art, aucune littérature, en un mot, des barbares indignes de tout intérêt.
Entrainés par leur enthousiasme au delà de toutes limites, beaucoup seraient tentés d'appliquer au terrible proconsul ce vers un peu modifié de notre bon la Fontaine :

"Vous leur fîtes César,
En les battant beaucoup d'honneur."

D'après ces mêmes maîtres, imbus d'un classissisme outré, nos pères n'auraient possédé les éléments de la civilisation qu'après et grâce à la conquête des Gaules par les Romains. Et si d'un côté nos professeurs sont si durs pour les Gaulois, d'un autre côté ils ne tarissent pas en fait d'éloges sur la civilisation romaine. Elle était considérable en effet cette civilisation, elle avait atteint, il est vrai, un haut degré d'intensité, surtout au moment de l'entrée en scène de César. Mais était-elle donc si remarquable, si enviable cette civilisation romaine ?



Nous ne le pensons pas et nous espérons bien le démontrer dans le cours de cette étude historique. Nous reconnaissons volontiers que les Romains, sous la République, avaient accompli de grandes choses, qu'ils étaient arrivés en quelques siècles à fonder une grande nation au milieu de laquelle fleurissaient les sciences, les arts et les lettres. Mais à partir de César, cette même nation renfermait dans son sein les germes d'une décadence profonde; c'est là un fait incontestable, et qui justifie cette pensée de Montesquieu, à savoir : que tout ce qui a atteint le faîte de la grandeur est voisin de la décadence.
En effet, si les arts étaient florissants et prospères, si sous Auguste ils atteignirent (l'architecture surtout) leur apogée, nous pouvons bien dire avec quelque apparence de raison que, dès l'époque de César, le peuple romain reniant tout son passé, ses austèrés et antiques croyances, ne vivant que pour satisfaire ses passions et ses plaisirs, le grand peuple romain était bien dégénéré. Sa civilisation à cette époque a été une des plaies du monde, c'est là encore un fait évident, incontestable, aujourd'hui surtout que les études historiques ont progressé et que nous connaissons beaucoup mieux le monde romain.


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