Clotilde Bersone - L'élue du dragon


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Clotilde Bersone - L'élue du dragon - PDF
Pseudonyme de Paul Boulin, prêtre du Diocèse de Troyes. - Écrit également sous les pseudonymes de Pierre Colmet, I. de Récalde et Roger Duguet.


Préface à la seconde édition
Les "MÉMOIRES" de Clotilde Bersone

Ce roman est tiré, presque page à page, des Mémoires inédits de Clotilde Bersone, qui aurait été, à Paris, de 1877 à 188o, la maîtresse de J. A. Garfield, élu en 188o Président de la République des États-Unis, assassiné en 1881.
Garfield était clandestinement le chef de la Haute Loge de France des Illuminés, dont la Bersone, sous le nom de Nymphe de la Nuit, fut d’abord l’Affiliée, puis l’Initiée et l’Inspirée, Grande Maîtresse élue de l’Esprit.
Il existe au Hiéron de Paray-le-Monial, - qui fut longtemps un centre occultiste à peine dissimulé, - un double manuscrit authentique de ces Mémoires, datés de 1885. Ce sont, à notre avis, deux brouillons successifs de la déposition canoniquement exigée de Clotilde Bersone pour sa réconciliation avec l’Eglise romaine, à l’adresse de l’autorité diocésaine ou du. Saint-Office. Ce témoignage sent la fugitive apeurée beaucoup plus que la vraie repentie, et il y reste, de ses anciennes manières de voir et de sentir, des traces odieuses. Il se peut même que certaines descriptions de scènes magiques, bien invraisemblables, y soient à interpréter, dans un sens plus allégorique que littéral, comme une menace d’en dire davantage au besoin, sur les dessous de certaines affaires.
N’importe ! Dans sa teneur originelle, en dépit des incertitudes et des contradictions, la pièce demeure un document du premier ordre. On a le droit d’en discuter plus d’un détail, non de lui dénier toute valeur.
Nous en avons encore fait constater l’existence à l’endroit indiqué, postérieurement à notre première édition : toute disparition équivaudrait donc aujourd’hui à un aveu d’escamotage.
La copie sur laquelle nous avons travaillé, avait d’ailleurs été prise, colligée et enrichie de notes d’une rare pertinence par un religieux de la Compagnie de Jésus, dont ses confrères des Etudes, en contestant son existence, nous contraignent aujourd’hui à préciser l’identité : c’était le R. P. Harald Richard, récemment décédé.
Ajoutons enfin qu’il reste à certains témoins autorisés, comme Mme Juliette Adam, un souvenir assez précis de l’activité politique de la prétendue comtesse de Coutanceau, et que nous avons retrouvé mention, dans les journaux de l’époque, de quantité d’incidents rapportés dans ces Mémoires. Si donc quelqu’un se résout à entamer à leur sujet une discussion sérieuse, nous sommes à sa disposition.


Pourquoi, dans ces conditions, n’avoir tiré de cette histoire vraie qu’un roman, dont la présentation - même réduite à quelques arrangements secondaires, - amoindrit fatalement la portée ?

C’est qu’il nous était impossible de prendre juridiquement la responsabilité des graves imputations que l’auteur lance pêle-mêle, dans sa confession, contre toutes sortes de personnages mêlés à l’histoire de la II ? République, non seulement parmi les anticléricaux au pouvoir, mais jusque dans les rangs les plus réputés de l’opposition.
Il nous aurait fallu soutenir la plupart de ces accusations dans une édition critique ; nous avons voulu au contraire, dans une adaptation, n’en retenir que le moins que nous avons pu, en les dépouillant de tout caractère de mise en cause personnelle. Même les noms des Grévy, Ferry, de Lanessan, Tirard ou d’autres moins connus, que nous avons conservés au hasard et souvent laissés à leur orthographe de fantaisie, ne doivent donc pas être pris ici à la lettre, d’une façon à porter à la mémoire de ces hommes publics le moindre préjudice privé. Qu’on les entende seulement, à la place de pseudonymes, comme des appellations quasi obligées, puisqu’il s’agissait d’une époque déterminée et encore toute proche, où rien ne pouvait éviter que certaines physionomies connues figurassent l’Etat, dans cette espèce de procès criminel ouvert, non contre tel ou tel homme en particulier, mais contre le régime.
L’impression principale que nous avons cherché à dégager des pages qui suivent, c’est, en effet, que, depuis 1871, le pouvoir est en France aux mains d’une Puissance occulte, dont le Grand Orient et la Grande Loge ne sont eux-mêmes que des instruments.
En un mot, Satan est notre vrai maître politique ; c’est notre Troisième République qui doit faire régner, au compte de Lucifer, l’Internationale maçonnique ; c’est elle la véritable « Elue du Dragon» : voilà tout le sens, le but et la portée de cet ouvrage.
Nous ne sommes pas même en démocratie, pour reprendre un mot de Mgr Gouthe-Soulard ; nous sommes en démonocratie.


L’accueil fait par le public à la première édition, si vite épuisée, de l’Élue du Dragon, nous est un gage de l’intérêt qu’il réserve à ce nouveau tirage.
De nombreuses traductions nous en ont été demandées déjà à l’étranger puissent-elles contribuer à faire connaître et hardiment combattre le pouvoir des Sectes !
Notons seulement, pour en prévenir le lecteur, que ces Mémoires d’une prostituée .et d’une possédée ne sauraient, malgré toutes les précautions de langage que nous avons prises, être mis qu’entre des mains très averties.


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