Monique Delcroix - Dreyfus-Esterhazy
Réfutation de la vulgate
Certes, l'affaire Dreyfus a fait couler énormément d'encre depuis un siècle. Mais la quasi-totalité des ouvrages sont soumis à ce que Monique Delcroix nomme la "vulgate", c'est-à-dire une manière obligée de raconter l'histoire. Non seulement l'innocence d'Alfred Dreyfus est érigée en dogme, mais de plus un historien "correct" se doit de tenir pour établi que c'est Esterhazy qui a écrit le fameux bordereau ; que le colonel Picquart a découvert fortuitement la culpabilité d'Esterhazy ; que l'état-major a guidé et protégé Esterhazy jusqu'à son procès ; que les dreyfusards n'ont eu aucune relation avec Picquart, ni indirecte avant juillet 1897 ni directe avant janvier 1898, et srictement aucun contact avec Esterhazy.
Or, rien de tout cela n'est acquis. Cette trame correspond à une simple hypothèse, à une explication de l'affaire Dreyfus qui s'avère être très contestable. Une étude extrêmement serrée prouve que l'historiographie officielle a accumulé les silences, multiplié les dissimulations et gommé les incohérences. Des affirmations répétées durant un siècle ne deviennent pas pour autant des vérités et dès que l'on s'affranchit du prêt-à-penser, dès que l'on sort du cadre rassurant de l'histoire toute faite, les questions affluent...
C'est ainsi qu'en filigrane apparaît une autre possibilité que l'on s'est efforcé de dénigrer et de soustraire à l'étude : Esterhazy pourrait bien avoir été stipendié par les défenseurs de Dreyfus pour endosser la paternité du bordereau. Pour la première fois cette hypothèse, qui oblige à reconsidérer le rôle de Picquart et des chefs dreyfusards, est traitée avec le sérieux qu'elle mérite. Le présent ouvrage ne saurait pourtant être qualifié d'antidreyfusard", car il porte également un jugement sévère sur certaines légendes véhiculées par les tenants de la culpabilité de Dreyfus. Ce livre, qui remet en question tout ce que l'on croit savoir de l'affaire Dreyfus et la replonge dans son mystère, s'adresse à des esprits libres.
Dreyfus est coupable !
Henri Dutrait-Crozon - Précis de l'Affaire Dreyfus
Henriette Dardenne - Lumières sur l'affaire Dreyfus
R. L. M. - Histoire sommaire de l'affaire Dreyfus
Louis Cuignet - Souvenirs de l'affaire Dreyfus
Dreyfus - PDF
Hébraïsme - PDF
L'affaire Dreyfus en bande dessinée
L'histoire que nous allons raconter est déjà connue dans tout l'univers. C'est celle d'un misérable qui eut l'âme assez vil pour trahir son pays. Il est vrai qu'il était juif.
Au lieu de vendre des lorgnettes ou de filouter à la bourse, a l'exemple de ses pareils, un bandit, nommé Dreyfus, devient officier d'Etat-Major. Il en profita pour vendre nos secrets à l'étranger.
Mais bientôt on constata des fuites. Une surveillance très étroite fut organisée et, au bout de plusieurs mois, on acquit la conviction que Dreyfus, nouveau Judas, était coupable du crime de trahison.
Confondu par les témoignages écrasants de vingt-trois officiers, Dreyfus, malgré les efforts désespérés de son avocat Me Demange, fut déclaré coupable à l'unanimité, et condamné à la déportation perpétuelle.
Un pauvre soldat, un peu pris de boisson, qui menace son caporal est impitoyablement fusillé.
Le Traitre, lui, eut la vie sauve. Le jour de sa dégradation, il cria qu'il était innocent et qu'on aurait la preuve dans trois ans.
Cependant, bientôt après, le remords le prit, et il avoue son crime au capitaine Labrun-Renaud.
"Si j'ai livré des documents, dit-il, c'était pour en avoir de plus importants."
Au moment ou on embarquait Dreyfus pour l'île du Diable, les juifs soulevèrent une émeute pour essayer de le faire évader.
Furieux et désespérés, ils crièrent que c'était un martyr, et ils jurèrent qu'il rentrerait en France triomphant.
Trois ans après, selon la prophétie du traître, un sénateur nommé Sheurer-Keutner découvrit tout à coup que Dreyfus était innocent.
D'où lui vont cette inspiration subite ?
Un certain nombre d'hommes politiques, plus ou moins compromis dans le Panama et autres affaires louches, accoururent chez Scheurer.
"Nous ne demandons qu'à croire à l'innocence de Dreyfus, diront-ils; mais il faut d'abord nous éclairer."
La Vérité leur apparut presque aussitôt entourée d'un éclat métallique qui les convainquit sur-le-champ.
"De la lumière ?" crièrent-ils à pleins poumons; et c'est ainsi que le syndicat fut formé.
Mathieu Dreyfus, frère du Traître et industriel en Allemagne ouvrit les hostilités en publiant une lettre dans laquelle il dénonçait le commandant Esterhazy comme le véritable traître.
Mais Esterhazy n'était qu'un prétexte.
La bande en voulait à notre armée et à ses chefs, et la vermine juive se colla à la peau de nos généraux, peu habitués à combattre des ennemis de cette espèce.
Zola, l'immonde pornographe, dont le père, officier payeur à la légion étrangère, mangez jadis la grenouille, se mit naturellement de la partie.
Condamné par le jury pour outrage à l'armée, il fila à l'étranger pour éviter de faire un an de prison.
Un autre meneur fut ex-colonel, Picquart, l'homme au petit bleu, qui devrait être depuis longtemps au bagne.
C'est pour avoir essayé de déjouer ses abominables intrigues que l'infortuné colonel Henry a fini par être acculé au suicide.
Tous les ennemis de la France ont marché la main dans la main avec les amis de Dreyfus.
Les espions Schwartzkoppen et Panizzardi toute l'Allemagne, toute l'Angleterre, toute l'Italie, n'ont cessé de prêcher la révision.
Les Français doivent comprendre par cette effroyable aventure que les juifs sont des êtres insociables et éminemment dangereux pour les pays qui leur ont donné l'hospitalité.
La seule existence qui leur convienne est celle de leur ancêtre Isaac Laquedou, le juif errant.
Cette bande dessinée provient d'un ancien journal français du XIXe siècle, republié dans une encyclopédie historique du milieu du XXe siècle.