L. Ron Hubbard - Retour à demain


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L. Ron Hubbard - Retour à demain

L’espace est profond, l’homme faible, et le Temps est un impitoyable ennemi.
En des temps anciens et oubliés, l’homme, tout d’abord, découvrit la barrière. Il savait, avant d’avoir entrepris les voyages sidéraux, que la barrière était là. C’était une équation, formule fondamentale de la masse et du Temps, sans laquelle l’Homme n’aurait pu progresser au-delà du feu des premiers âges. Mais il put s’élever et utiliser la fission. Ses ingénieurs devinrent puissants et ses espoirs immenses. Cependant, les termes de sa libération furent aussi les termes de sa prison.
Lorsque la masse tend vers l’infini, le temps se rapproche de zéro.
Les premiers qui formulèrent les équations furent Lorentz et Fitzgerald. Puis, un philosophe théoricien, Albert Einstein, en montra l’application. Lorentz, Fitzgerald et Einstein donnèrent à l’Homme le Système Solaire, mais ils lui refusèrent en quelque sorte les étoiles.
En dépit de la difficulté soulignée par ces génies et que confirmèrent, d’abord les physiciens nucléaires, puis la véritable application, il y eut des hommes qui, bien qu’acceptant la loi, lui jetèrent un défi, et cette petite cohorte de vaisseaux et d’êtres, à travers les siècles, maintenaient la vie sur les routes du ciel. Les hors-caste et parias du voyage extra-atmosphérique, que l’Homme fuyait et maudissait, suivaient leurs voies solitaires vers d’infinis lointains, prisonniers quand même, solidement enchaînés par le Temps.
Qui, sachant le sort qui les attend, chercherait à faire volontairement partie de leur groupe ?
Mais, dans les sociétés humaines, il y a toujours des gens qui, par tempérament ou poussés par la force des circonstances, deviennent des hors-la-loi. Il y a aussi des aventuriers que n’arrêtent pas les équations. Aussi l’Homme arriva-t-il jusqu’aux étoiles qu’il explora en partie, malgré le destin de ceux qui entreprenaient le voyage.
Ils partaient, disait-on, pour le « long passage », bien que la course ne fût pas longue, du moins pour le vaisseau et l’équipage. Elle n’était longue que pour la Terre, car ceux qui approchaient de la vitesse de la lumière avançaient aussi vers le zéro du Temps. La différence de temps qui résultait des grandes vitesses bouleversait les vies humaines. Ceux qui partaient en effet pour un passage de quelques semaines quittaient la Terre et le Système Solaire où pendant ces quelques semaines s’écoulaient des années.
Le bénéfice réalisé en un long passage était minime. Une croisière de six semaines vers Alpha du Centaure – qui avait peu à donner, à la différence des étoiles plus lointaines – ramenait l’équipage vers une Terre vieillie de plusieurs années. Le commerce sidéral n’était pas une entreprise financière. L’équipage seul en bénéficiait.
Les vaisseaux du Système Solaire pouvaient atteindre la vitesse que nécessitait le long passage. Parfois, quand des autorités portuaires attendaient avec un mandat d’arrêt, il arrivait qu’un vaisseau de ligne se détachât de la force de gravitation du Soleil et qu’il allât se perdre dans les étoiles. Ou bien, un criminel volait un navire avec l’espoir de gagner des années. Mais le résultat était le même.
Celui qui s’en va pour un siècle ne peut guère revenir. Son bagage de connaissances est trop léger. Ses concitoyens sont morts. Il n’a pas de place et ne peut s’adapter. Et ce qui, pour un équipage, a peut-être commencé comme une aventure sans lendemain, se termine invariablement de la même façon : un autre long passage au cours duquel il reste jeune tandis qu’en arrière les siècles s’accumulent. Les voyages sidéraux ne pouvaient trouver de fraternité qu’à l’intérieur du vaisseau.
Leur seul espoir était qu’un jour quelqu’un découvrît une autre équation, une solution à la barrière que dresse le Temps en se rapprochant de zéro lorsque la masse avoisine la vitesse de la lumière.
Les hors-caste du long passage, ceux qui sont encore vivants, n’ont jamais cessé d’espérer.

Une reprise de Lenculus

Rep. Paul Findley Dares to Speak out Sitaël - L'initiation Martiniste