John Seymour - Votre Potager Comment cultiver fruits et légumes en toutes saisons


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John Seymour - Votre Potager
Comment cultiver fruits et légumes en toutes saisons

Les générations précédentes - et ce jusqu'après la dernière guerre - jardinaient vraiment dans le but d'assurer leur auto-subsistance. Elles ne pouvaient faire autrement Tôt le matin on entendait un peu partout le joyeux chant du coq, car presque tout le monde avait une basse-cour. On voyait les enfants rentrer de l'école les bras chargés d'herbes qu'ils avaient cueillies pour leurs lapins. Pratiquement chaque paysan avait un cochon. On disait alors : "Un cochon à la porcherie et un dans le garde-manger." Les jardins étaient extrêmement fertiles grâce aux poulets, aux cochons et aux lapins ainsi qu'à la fosse d'aisances - à cette époque le tout-à-l'égout n'existait pas dans les campagnes. La plupart des fermiers donnaient chaque année à leurs travailleurs agricoles un ou deux tombereaux de fumier que ceux-ci utilisaient dans leur potager. Ces potagers produisaient énormément. Ils étaient d'une fertilité étonnante. A cette époque, pas un paysan n'aurait pensé acheter des légumes car il n'avait aucun besoin de le faire. Peu à peu, les gens s'enrichirent, la nourriture devint moins chère et les travaux des champs se mécanisèrent, ce qui obligea beaucoup de paysans à aller en ville gagner leur vie, et ces merveilleux jardins potagers cessèrent d'exister. Le rôle du jardin changea: il devint un symbole de réussite dans les rivalités de voisinage. Le potager cessa de constituer un élément vital ; en revanche, le vert de la pelouse ou la beauté des massifs de fleurs acquirent une importance démesurée, et lorsque l'on cultivait quelques laitues ou quelques choux c'était dans un coin retiré du jardin, bien à l'abri des regards.
Mais aujourd'hui le fléau de la balance penche à nouveau de l'autre côté. Au fur et à mesure que la nourriture, tout comme le reste, devient de plus en plus chère, on voit se produire un regain d'intérêt pour le jardinage dans le but de pourvoir à ses besoins. Les gens s'aperçoivent que grâce au jardinage ils font des économies appréciables, que les aliments ont non seulement meilleur goût, mais également un effet bénéfique pour leur santé.
Alors qu'en de nombreuses régions d'Europe, il y a quelques années, bien des terres étaient laissées à l'abandon, aujourd'hui, dans ces mêmes régions, la demande est si forte que l'on doit s'inscrire sur des listes d'attente. Partout l'image du jardinage en tant qu'activité réservée aux retraités s'estompe, les jeunes apprennent à cultiver et les esprits audacieux explorent les possibilités offertes par les nouvelles techniques.

Pour plus d'informations

John Seymour - Revivre à la campagne Werner Sombart