Rudolf Steiner - L'initiation


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Rudolf Steiner - L'initiation
ou la connaissance des mondes superieurs


Le livre de M. Steiner nous parle, en effet, d’un certain nombre d’états de matière dans l’homme ou hors de l’homme et nous affirme expressément que ni les sens physiques, ni l’entendement réduit à leurs données ne sauraient les percevoir ou les concevoir. Quel est l’état d’esprit dans lequel il convient d’examiner de telles assertions et d’accueillir un pareil système ? Il nous semble qu’il faut, ou bien refuser a priori de lire cet ouvrage, ou bien le lire dans une disposition d’âme profondément réceptive. L’orgueil humain, nous le savons, a peine à consentir à ce qu’il croit être une humiliation pour l’intelligence. Mais entre la réceptivité que nous demandons et la foi que réclament les églises il y a un abîme. La foi dogmatique est une vive représentation des choses que l’on ne voit pas, qui implique la croyance à leur existence avant même d’en avoir examiné la possibilité. Au contraire, la réceptivité est d’abord au point de vue de l’intelligence un état de doute philosophique, également éloigné de la négation a priori et de l’affirmation prématurée. Telle est sa forme logique. D’autre part, l’occultisme s’adresse non seulement à l’intelligence, mais à l’être humain tout entier, esprit, âme et corps : il convient donc que cette réceptivité intellectuelle se double d’une faculté d’assimilation sentimentale que les religions ont fort bien définie par ce précepte souvent mal compris : « Ouvrez vos cœurs. » Un exemple nous fera mieux comprendre. Ces dispositions ne sont-elles pas exactement les mêmes que les dispositions nécessaires à la compréhension profonde d’une œuvre d’art et surtout d’une œuvre d’art qui par son originalité sort de la tradition dont notre sens critique a pris l’habitude ? Apprécier parfaitement la Neuvième Symphonie de Beethoven, n’est-ce point à la fois la comprendre et la sentir ? Pour la comprendre, ne faut-il pas avoir déblayé notre esprit de toute une série d’idées préconçues sur le style musical ou sur la forme symphonique qui, si elles demeuraient en nous, formeraient autant d’obstacles qui nous empêcheraient de saisir le plan de cette œuvre ? Et, pour la sentir, ne faut-il pas aussi ouvrir notre cœur, nous livrer avec une entière bonne foi, avec une sincérité absolue, ne faut-il pas en un mot, suivant le mot allemand si expressif, laisser cette musique « résonner » au dedans de nous (nachklingen) ? Pour que notre sensibilité rapporte à notre conscience un écho fidèle de l’œuvre d’art extérieure, il faut que nous la fassions en quelque sorte concave, afin que l’écho soit sincère. Mais parce que nous aurons perçu de la sorte une œuvre musicale ou autre, s’ensuit-il nécessairement que nous devions la considérer comme un chef-d’œuvre ? Non, certes, nous n’aurons fait que la saisir intégralement, et je dirais même que notre jugement final aura été pendant cette audition d’autant plus parfaitement suspendu, et notre sentiment en équilibre, que notre réceptivité aura été plus complète, dans le sens que nous indiquons. Il faut accueillir les enseignements de l’occultiste comme nous écoutons l’œuvre d’un grand artiste. En prenant cet exemple nous ne prétendons pas pousser jusque dans ses dernières conséquences la similitude qui peut exister entre l’œuvre d’art et l’ouvrage occulte. Ce serait inexact. Nous voulons seulement montrer dans quelle mesure il est possible et utile de se placer en face d’une création de l’esprit en faisant abandon momentanément de l’esprit critique, sans rien aliéner de la liberté de juger.



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